• Communiqués
20 septembre, 2021

L’héritage des pensionnats autochtones et le nouveau programme scolaire de l’Alberta

Un sondage réalisé par la Fondation canadienne des relations raciales, l’Assemblée des Premières Nations et Abacus Data indique que 62 % des Albertains souhaitent que le gouvernement provincial augmente la place de l’histoire autochtone dans les programmes scolaires.

EDMONTON, 24 juin 2021 – Près de la moitié des Albertains admettent qu’ils en savent très peu sur le système des pensionnats canadiens, face aux critiques croissantes concernant le nouveau programme scolaire proposé par la province, selon un sondage national récemment publié par la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR), l’Assemblée des Premières Nations (APN) et Abacus Data. Dans le même sondage, près d’un Albertain sur cinq dit ne rien savoir du tout du système des pensionnats.

«La chose la plus difficile à observer dans nos communautés, ce sont les effets continus des pensionnats», a déclaré Iitoomsaokaa’sii Diandra Bruised Head du conseil de la tribu des Kainai Blood. «Il est isolant de savoir que la majorité des Albertains, pour une raison ou une autre, n’ont pas eu connaissance de ces horribles institutions. Ce manque d’éducation a conduit à des perceptions extrêmement négatives des peuples des Premières nations.»

Les critiques formulées par les associations d’enseignants et les experts en éducation à l’égard du nouveau programme scolaire de l’Alberta portent essentiellement sur l’accent mis sur les programmes «eurocentriques» qui mettent l’accent sur des événements tels que la «chute de Rome» et l’analyse d’artistes européens comme Picasso et Monet. Cependant, le nouveau programme d’études ne porte pas un regard critique sur le passé colonial du Canada et ne souligne pas les contributions culturelles et historiques des nombreuses communautés racialisées et immigrées du pays. Cela est particulièrement évident dans le manque de détails inclus dans le programme sur l’héritage des écoles résidentielles – dont l’Alberta a accueilli au moins 25.

L’enquête nationale sur les pensionnats publiée la semaine dernière et la découverte des restes humains de 215 enfants autochtones sur le site de l’ancien pensionnat indien de Kamloops le mois dernier ont révélé des lacunes alarmantes dans les connaissances des Canadiens en ce qui concerne le traitement des peuples autochtones par le Canada. Alors que sept résidents albertains sur dix ont été attristés par la nouvelle de la découverte et que près de la moitié en ont été irrités, 62 % des Albertains ont été choqués par la nouvelle ou n’avaient aucune idée de l’ampleur des abus commis dans les pensionnats.

«Pour que le Canada aille de l’avant dans un esprit de vérité et de réconciliation, les systèmes éducatifs régionaux doivent être mieux équipés pour enseigner l’histoire autochtone», a déclaré Roy Pogorzelski, membre du conseil d’administration de la FCRR et militant métis. «C’est le moment pour les non-indigènes de s’allier de manière significative aux communautés indigènes, tout en continuant à travailler à l’élimination du racisme anti-indigène en brisant les systèmes et les institutions racistes qui ont été maintenus dans ce pays depuis des générations.»

Sur le plan démographique, les résultats de l’enquête révèlent certaines disparités selon l’âge, le sexe et la région. Quatre résidents du sud de l’Alberta sur cinq estiment que l’on n’enseigne pas suffisamment aux élèves l’histoire du système des pensionnats. Seulement la moitié des Albertains du nord-ouest sont du même avis. Soixante-dix-neuf pour cent des résidents de l’Alberta âgés de 30 à 44 ans croient que l’histoire des pensionnats a été sous-estimée dans le programme scolaire. Près de 60 pour cent des Albertaines croient que la politique des pensionnats était un instrument de génocide, alors que seulement la moitié des Albertains en sont convaincus.

«Le travail de réécriture du programme scolaire de l’Alberta, dans une optique autochtone, est tombé dans l’oubli et a été ignoré», a déclaré Lawrence Gervais, président de la Métis Nation of Alberta, région 3. «Nous espérons que les Albertains découvriront la véritable histoire du Canada et rendront hommage aux Métis qui ont été touchés par le système des pensionnats. Nous en ressentons encore les effets. Nous honorons les 215 plus.»

À propos de la Fondation canadienne des relations raciales

La Fondation canadienne des relations raciales a été créée en 1996 pour réaffirmer les principes de justice et d’égalité pour tous au Canada. Le mandat de la Fondation est de faciliter dans tout le Canada le développement, le partage et l’application des connaissances et de l’expertise afin de contribuer à l’élimination du racisme et de toutes les formes de discrimination raciale dans la société canadienne.

À propos d’Abacus Data

Abacus Data est une société de conseil en recherche marketing et en opinion publique innovante et en pleine expansion. Elle utilise les technologies les plus récentes, des connaissances scientifiques solides et une expérience approfondie pour fournir à ses clients des conseils de haut niveau fondés sur la recherche. Elle offre une capacité de recherche globale en mettant l’accent sur le service à la clientèle, le souci du détail et une valeur exceptionnelle. Abacus Data a été l’un des sondeurs les plus précis à mener des recherches lors de l’élection canadienne de 2019.

À propos de l’Assemblée des Premières Nations

L’Assemblée des Premières Nations est l’organisation nationale représentant 634 Premières Nations au Canada.

Pour les demandes de presse, veuillez contacter :

Kimberly Bennett
Directrice des communications
Fondation canadienne des relations raciales
Courriel: kbennett@crrf-fcrr.ca
Téléphone: 437-533-1104

Rester au courant

Obtenir les dernières nouvelles. En savoir plus. S'impliquer.