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11 novembre, 2021

La haine est une crise d’urgence au Canada

Les rapports médiatiques selon lesquels le tueur présumé de la famille Afzaal était motivé par le terrorisme de Christchurch suscitent la peur et l’anxiété au sein des communautés vulnérables et soulignent la nécessité d’une action gouvernementale

Toronto, le 10 novembre 2021 — Les récents rapports selon lesquels l’homme qui a tué quatre membres de la famille Afzaal en juin dernier était motivé par les attaques terroristes de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui visaient des musulmans, susciteront encore plus de peur et d’anxiété quant aux dangers de l’islamophobie ici au pays.

« Il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais de poches profondes d’islamophobie et de suprématie blanche qui existent dans nos communautés et qui mettent la vie des gens en danger, » a déclaré Mohammed Hashim, directeur général de la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR). « Chaque année qui passe, nous voyons de plus en plus d’agressions physiques et verbales visant les musulmans et les Canadiens racialisés. Les meurtres de musulmans canadiens à Londres, à Toronto et à Québec au cours des cinq dernières années sont des alarmes sonores qui montrent que nous devons répondre à la haine avec plus que des mots et des gestes symboliques. »

Entre 2019 et 2020, Statistique Canada a déclaré que les crimes à caractère racial ou ethnique signalés par la police ont connu un pic de 80 %. Ce chiffre ne représente que le nombre de crimes haineux à caractère racial officiellement signalés. Statistique Canada estime que plus de 220 000 crimes haineux ont été auto-déclarés, ce qui signifie que moins de 1 % des crimes haineux perçus ont été signalés à la police en 2019.

Qu’il s’agisse d’islamophobie, de sentiments anti-Asiatiques, anti-Noirs, antisémites ou anti-Indigènes, la plateforme commune de ces opinions est souvent les médias sociaux. Leur rôle de vecteur de la propagation rapide de la haine raciale et ethnique préoccupe beaucoup la plupart des Canadiens. Récemment, un sondage réalisé pour l’Échange des politiques cybersécurité de l’Université X a révélé qu’un résident canadien sur trois tombait au moins une fois par semaine sur du contenu préjudiciable, notamment des discours haineux et du matériel violent, et que les Canadiens racialisés sont 50 % plus susceptibles que les autres de tomber sur du contenu raciste et haineux.

Selon un sondage Abacus commandé par la FCRR plus tôt cette année, 78 % des Canadiens sont préoccupés par la propagation des discours haineux en ligne – les jeunes âgés de 18 à 29 ans étant beaucoup plus susceptibles d’avoir été confrontés à la haine en ligne que les autres Canadiens.

Puisque les jeunes font partie de la plus grande partie de la population à utiliser et à consommer du contenu de médias sociaux, ils sont aussi particulièrement vulnérables à l’influence des messages haineux sur les médias sociaux. Entre 2010 et 2019, près d’un quart des crimes haineux ont été commis par des jeunes de 12 à 17 ans. Le massacre de Christchurch en 2019 a été diffusé en direct sur Facebook – traumatisant des millions de personnes dans le monde et donnant une impulsion à ceux qui veulent porter leur sectarisme à des niveaux mortels.

La FCRR appelle tous les niveaux de gouvernement et les forces de l’ordre à redoubler d’efforts pour aborder et agir sur la question des préjudices en ligne et pour centrer les voix des communautés les plus susceptibles de devenir les cibles d’attaques à caractère raciste.

Les administrateurs scolaires et les éducateurs ont également un rôle essentiel à jouer. Offrir aux jeunes un espace sûr pour signaler les cyberintimidations, les menaces et les agressions physiques à caractère raciste, et prendre des mesures adéquates pour y remédier est un pas immense vers la réduction des préjudices en ligne. En outre, les éducateurs doivent être équipés pour aborder l’éducation aux médias et les idéologies suprématistes blanches que l’on trouve en ligne.

« La haine n’est pas seulement un sentiment, c’est une question de vie ou de mort. Elle doit être traitée comme une crise d’urgence, » a ajouté M. Hashim. « Cette crise de haine qui peut être déployée anonymement avec un abandon insouciant sur les plateformes en ligne et qui s’apparente à allumer une allumette près d’un réservoir plein d’essence avec des millions de personnes à proximité. Nous ne devons pas rester sur la touche alors que les flammes de la haine menacent de nous consumer. La haine en ligne doit être abordée afin que ceux qui la perpétuent ne reçoivent pas d’allumette. »

À propos de la FCRR :

La Fondation canadienne des relations raciales a été créée en 1996 pour réaffirmer les principes de justice et d’égalité pour tous au Canada. Le mandat de la Fondation est de faciliter dans tout le Canada le développement, le partage et l’application des connaissances et de l’expertise afin de contribuer à l’élimination du racisme et de toutes les formes de discrimination raciale dans la société canadienne. Pour en savoir plus sur le travail de la FCRR, veuillez consulter le site www.crrf-fcrr.ca.

Pour lire et télécharger le sondage de la FCRR sur le Discours haineux en ligne et le racisme au Canada, cliquez sur le lien suivant :

Pour les demandes de renseignements des médias, veuillez communiquer avec :

Kimberly Bennett
Directrice des communications
Fondation canadienne des relations raciales
Téléphone : 437 533 1104
Courriel : kbennett@crrf-fcrr.ca

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