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Un rapport du CCPA explore les impacts du COVID-19 sur le marché du travail des travailleurs autochtones et racialisés au Canada
TORONTO, le 7 décembre 2021 — Selon un nouveau rapport du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), les travailleurs autochtones et racialisés ont été plus nombreux, tout au long de la pandémie, à occuper des emplois les mettant en contact étroit avec d’autres personnes, ce qui a augmenté leur risque d’infection par la COVID-19.
Intitulé Un fardeau disproportionné, le rapport du CCPA, qui a été financé par la Fondation canadienne des relations raciales (FCRR), démontre également que les ménages autochtones et racialisés ont connu de plus grandes difficultés économiques tout au long de la pandémie : de juillet 2020 à juin 2021, en moyenne, 28 % des autochtones et 31 % des personnes racialisées ont vécu de l’insécurité économique, comparativement à 16 % des personnes blanches.
« Les travailleurs racialisés et autochtones ont joué un rôle essentiel en première ligne pendant la pandémie et ils ont été exposés de manière disproportionnée aux risques sanitaires et économiques », explique Grace-Edward Galabuzi, coauteur de l’étude et professeur agrégé au Département de politique et d’administration publique de l’Université X de Toronto.
Les principales conclusions du rapport sont les suivantes :
- L’écart de taux de chômage entre les travailleurs racialisés et non racialisés s’est élargi pendant la pandémie.
- Les travailleurs racialisés étaient plus nombreux à travailler dans les trois secteurs d’activité qui ont enregistré 80 % des pertes d’emploi au Canada pendant la période de pandémie : hébergement-restauration; information, culture et loisirs; et commerce de gros et de détail.
- Les femmes ont été plus exposées à la COVID-19. Les femmes autochtones ont été les plus nombreuses à occuper des emplois appartenant au premier quartile de proximité physique, à 30,2 %, suivies par les femmes non autochtones, à 28 %. Les données disponibles pour les travailleurs racialisés sont moins détaillées, mais il en ressort néanmoins une inégalité d’exposition au risque entre les femmes racialisées et les hommes racialisés ou blancs.
- L’écart de taux de chômage entre les femmes autochtones et non autochtones s’est légèrement creusé, passant de 3,1 % pour les 12 mois prépandémie à 3,4 % pour les 12 premiers mois de pandémie, puis à 3,9 % pour les trois mois terminés en juin 2021.
- La reprise de l’emploi a été beaucoup plus lente pour les femmes autochtones que non autochtones, mais en juin 2021, le taux moyen d’emploi des femmes autochtones s’établissait légèrement au-dessus de son niveau prépandémie.
- Alors que l’écart de taux d’emploi entre les hommes autochtones et non autochtones demeurait élevé, à 9,3 %, en juin 2021, le taux d’emploi des hommes autochtones a augmenté de 6,8 %.
« Les travailleurs autochtones sont un rouage important de l’économie canadienne. Nos femmes et nos hommes sont aux premières lignes de la chaîne d’approvisionnement, dans les secteurs du camionnage, de l’entreposage, du commerce de détail et des services. On les trouve aussi de plus en plus dans des secteurs publics comme la santé et l’administration publique. Les travailleurs autochtones sont importants », constate Angele Alook, coauteure du rapport et professeure adjointe à l’École des études sur le genre, la sexualité et les femmes de l’Université York.
Comme l’indique Sheila Block, économiste principale au CCPA et coauteure du rapport : « Cette étude met des chiffres sur une réalité qui était déjà très claire : loin d’être une grande égalisatrice, la pandémie de COVID-19 a plutôt mis en évidence les inégalités structurelles sous-jacentes du Canada et a affecté plus gravement les personnes marginalisées. »
« Nos systèmes économiques empêchent depuis toujours de nombreux Canadiens racialisés d’avoir accès à des chances économiques équitables. La pandémie n’a fait que creuser cet écart, rendant encore plus difficile le rétablissement de plusieurs communautés racialisées, déclare Mohammed Hashim, directeur général de la FCRR. Ce rapport montre qu’il faut moderniser les pratiques d’équité en matière d’emploi pour éliminer les disparités socioéconomiques vécues par les Canadiens racialisés non seulement pendant la pandémie, mais aussi, espérons-le, à plus long terme. »
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